*cette pièce est traduite de l'anglais
Par : Daliah Moungui
Je me suis fixé comme objectif personnel depuis l'âge de 5 ans d'aller à l'université et d'étudier à l'étranger. J'ai choisi le Maroc parce que je voulais un environnement qui défie ma pensée et qui soit complètement différent de ma vie en Caroline du Nord. Le Maroc m'a offert une opportunité de prendre un nouveau départ et j'ai pensé que je serais une toute nouvelle personne. Quand je suis arrivé au Maroc, tout était si frais et nouveau. J'avais l'impression que chaque jour j'étais au Maroc, je trouvais quelque chose de nouveau auquel m'adapter, que ce soit le meilleur moment pour commander un plat, comment impressionner les professeurs marocains, s'adapter au système scolaire marocain, etc.
Pendant ma pause, j'ai eu l'occasion de voir l'Europe occidentale essentiellement gratuitement, tout le monde n'arrêtait pas de me dire que j'étais tellement béni. La chose la plus folle pendant est que malgré tous mes objectifs que j'ai accomplis, je me sentais toujours très vide à l'intérieur. Je pensais qu'étudier à l'étranger et réaliser ces choses apporterait un moment « aha » majeur. Ce n'est pas le cas. Je pensais que je guérirais comme par magie de chaque terrible expérience que j'ai eue à mon université à Greensboro en accomplissant les objectifs que mon enfant intérieur s'est fixés ; en étudiant à l'étranger, en excellant à l'école, en faisant un stage à Tokyo. J'ai commencé à voir les choses très différemment. Je me souviens avoir pleuré dans mon sommeil à Paris. Pleurer à Bruxelles. Pleurer à Amsterdam. Pleurer dans l'avion pour Toronto. Je me disais, qu'est-ce que je fais maintenant ? Qu'est-ce qui ne va pas chez moi? Si je ne faisais rien comme voyager, faire mes devoirs ou traîner avec mes amis, je me sentais déprimé.
Après avoir appris que je rentrerais chez moi à cause de COVID, j'étais contrarié, mais optimiste pour un nouveau départ. Je n'arrêtais pas de me dire, quand je rentrerai chez moi, tout ira bien. Je me suis encore trompé. Je me sentais toujours aussi blessé et peu sûr de moi qu'avant. J'avais perdu mon programme d'études à l'étranger et mon 1er stage au Japon a été reporté à 2021. J'ai commencé à réaliser à quel point je comptais sur les circonstances de ma vie pour le bonheur plutôt que de le créer pour moi-même. Rien n'a changé car je n'ai jamais agi. J'ai placé tant d'espoir dans cette seconde chance d'accomplir mon objectif d'enfance qui, dans un sens, m'a rendu heureux mais ne m'a pas guéri. Ma vie à l'étranger n'était pas le conte de fées que je pensais ; gracieux, plein de beauté et d'illumination, et tout sourire. C'était aussi s'adapter au fait d'être la seule personne noire dans une pièce et s'adapter à différentes normes sociétales. Ces différences ont amené de profondes réflexions sur ce qui m'a conduit à mon objectif, qui j'étais en tant que personne et ce que je faisais réellement dans cette vie.
Daliah Moungui. La Médina de Fès, Maroc. 30 août 2019
댓글